Artiste contemporain, personne ne connaît l’identité véritable de ce street-artiste, personne ne l’a jamais rencontré ou sans savoir qui il était. De folles histoires courent à son sujet et ses oeuvres de rues sont connues maintenant dans le monde entier. Osez Josepha a imaginé le rencontrer à Londres, au Cow à Notting Hill autour d'”a pint a prawns please” pour une interview imaginaire !
Bonjour, ou Hello plutôt ! Mais quelle chance nous avons d’avoir l’exclusivité de vous rencontrer ! thank you so much ! Can you please let us know who you are ?
Merci de votre invitation. L’enfance c’est la liberté, l’art c’est la liberté, ça me plaît votre site.
Ne m’en voulez pas je garderai mon masque de ski, mon écharpe et ma capuche tout au long de notre rencontre. Malheureusement, comme vous le savez je ne peux pas vous révéler mon identité.
On raconte que je suis britannique né à Bristol (ma première peinture murale a été retrouvée à Bristol en 1999), que j’ai moins de 30 ans, que je m’appelle Robin, Robert ou Jamie et que j’habite à Londres maintenant.
(Rires)
J’ai commencé à peindre à l’adolescence. J’étais un peu anti-système donc anti-école et j’ai fait un petit peu de prison. Et j’ai traîné avec des grapheurs. Mais je me faisais tout le temps prendre par les flics, alors je suis passé aux pochoirs. Avec les bombes, cela permet d’aller plus vite et de pouvoir partir en courant quand ils arrivent…
La bombe et le pochoir, c’est aussi très économique. Tellement génial quand on a pas d’argent de pouvoir peindre sur des murs !
Et en plus, cela est vu de tout le monde et plaît rarement aux ladies britanniques…
Ce genre de réaction me plaît bien évidemment…
(rires).
J’ai 11,2 millions d’abonnés sur Instagram qui ne savent même pas qui ils suivent ! Crazy no ?!
J’aime ce mystère autour de moi, et mon secret partira dans ma tombe. Personne ne saura d’ailleurs que je suis mort. Cela me fascine.
Aucun artiste n’a autant de mystère autour de lui aujourd’hui. J’espère bien rester le seul et l’unique. Cela est fondamental dans l’appréhension de mon oeuvre, dans sa valeur et dans ma réputation.
Waouh ! Vous êtes street-artiste, un grapheur. Pouvez-vous nous expliquer ce mouvement et vos inspirations ?
Le Street Art, qui est en fait le nom donné à l’art du graffiti urbain c’est l’art de peindre dans la rue.De prendre le mobilier urbain, le décor urbain comme décor. Les premiers graffs remontent aux années 50-60. Mais le street art tel qu’on le connaît prend vraiment de l’importance dans les années 80 aux Etats-Unis. Au début taguer, voulait dire graffer son nom d’artiste sur les murs. A force, ces tags sont devenus des vraies oeuvres d’art.
Si il y a bien quelque chose de sûr c’est que je suis un artiste de rue et que mon médium préféré c’est le… béton des murs. Donc, souvent elles disparaissent… repeintes, détruites ou volées. Le mythe.
Récemment, une des mes oeuvres a été volée sur l’une des portes au Bataclan à Paris…
J’utilise des pochoirs et des bombes de peinture pour mettre en scène mes convictions. Mes dessins sont qualifiés d’humoristiques parfois, mais pour moi c’est de l’ironie pure. Certains des messages sont bien plus graves et importants à défendre.
Globalement je n’aime pas le système, je n’aime pas la politique conservatrice et capitaliste, je n’aime pas la guerre.
Mes oeuvres, on les reconnaît car il y a des humains (des personnes âgées, des flics, des soldats et des enfants), des rats ou des singes, en noir et blanc avec une touche de couleur vive et sont peintes sur les murs avec des pochoirs. Everywhere in the world. J’ai aussi organisé quelques expositions, toujours à visage caché.
Pour moi, peindre est un acte politique en fait.
Alors, j’aime aussi participer à des gros événements et organiser des buzz. Comme au carnaval de Notting Hill juste à côté d’ici, j’ai fait imprimer des faux billets avec Lady Di dessus, “Banksy of England” que j’ai lâché dans les airs. Tellement cool… ou alors quand j’ai fait s’auto-détruire une de mes oeuvres vendue aux enchères chez Sotheby’s, à peine adjugée… Vous auriez vu la tête du commissaire-priseur… dégoûté. Ils l’ont revendu 3 ans plus tard, rebaptisée “L’amour à la poubelle”, 21,8 Millions de Livres…
Mais alors, comment savoir si une oeuvre est bien de vous ?
Ah, oui en effet la copie est ultra fréquente. Pest Control, une société à laquelle je suis liée, est la seule habilitée à reconnaître mes oeuvres. Et je poste pas mal sur Instagram ou sur mon site, donc cela permet de valider ou non une oeuvre dans la rue.
J’auto-publie des livres aussi qui permettent de répertorier mes oeuvres.
Comme notre site est dédié à l’art pour les enfants, nous avons bien sûr choisi d’étudier votre oeuvre la plus connue; la Petite fille au Ballon. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette petite fille, devenue culte ?
(prise de vue : juin 2004) ©Dominic Robinson from Bristol, UK, CC BY-SA 2.0)
C’est en réalité une série d’oeuvres. La première, ma première petite fille au ballon date de 2002, graphée sur un pont à South Bank à Londres.
Une petite fille qui cheveux aux enfants regarde son ballon s’envoler; ballon en forme de coeur…
J’ai réalisé cette oeuvre avec un pochoir, que j’ai détruit depuis, avec trois couleurs – noir et blanc, et le rouge vif du ballon. Je crois que c’est avec cette oeuvre que j’ai fait ma réputation de spécialiste du graphiti au pochoir.
A droite de la petite fille, j’ai inscrit “There is always hope“.
Symbole de la liberté la petite fille (l’enfance), cherche-t-elle à attraper le ballon ou est-ce qu’elle le lâche pour l’offrir au monde entier ? Je vous laisse décider…
Depuis le mur a été nettoyé et l’oeuvre a disparu. Cela participe à son culte aussi. Le côté éphémère de l’oeuvre.
Devenue mon icône, j’ai revisité ma petite fille à diverses occasions, pour la Syrie, sur des bateaux pour des migrants, au bataclan. Je me sers de sa légende pour défendre mes valeurs.
Thank you so much Banksy , merci beaucoup pour votre temps !
Pour préparer un enfant à observer le tableau …
Quelle est la forme de cette oeuvre d’art ?
A quoi ressemble le dessin ?
Qu’a-t-elle de particulier ?
Quelle âge a la jeune fille à ton avis ?
Où voir l’oeuvre ?
Osez l’art ! Osez l’art pour les enfants !