A l’approche des vacances scolaires, direction l’Australie avec cet atelier dédié à un art parfois peu connu sur la scène contemporaine : l’art aborigène. Patience, concentration et imagination ont été déployés pour cet atelier peinture !
Etudiée à l’école, M. découvre l’Australie, ses kangourous et sa montagne Uluru. Je me devais de lui parler de l’art aborigène australien.
J’ai en effet eu la chance de travailler avec Stéphane Jacob, le spécialiste en France de cet art contemporain aux traditions ancestrales. En feuilletant l’un des livres de notre bibliothèque, dédié à Abie Loy Kemarre, M. m’a immédiatement demandé d’en faire un atelier. Alors aussitôt dit, aussitôt fait…
L’art aborigène australien :
Art millénaire dont les premières traces remontent à plus de 30 000 ans, l’art aborigène australien traverse les siècles avec ses techniques, codes, mythes et traditions. De l’art figuratif à l’art abstrait, l’art aborigène s’est développé en Australie en fonction des époques et des régions et donc des traditions de chaque communauté.
Les oeuvres des artistes aborigènes d’aujourd’hui sont indéniablement contemporaines. Mais les artistes, puisent toujours leur inspiration dans le mythe fondateur de cet art ancestral : le Temps du Rêves.
“Ensemble de mythes partagés malgré une grande diversité culturelle par tous les Aborigènes et évoquant l’apparition de Grands Ancêtres (“Esprits-éclairs”, demi-dieux, animaux, voire plantes) sortis du magma originel pour façonner le continent à leur image, donner naissance aux tribus, instaurer lois et coutumes sociales et religieuses.”, voilà la définition du Temps du Rêve par Stéphane Jacob (tout sur l’art aborigène ici)
Au-delà de ce mythe fondateur emprunt de traditions et de croyances, cet art est particulièrement touchant par le lien fort entre les ancêtres aborigènes et les artistes d’aujourd’hui. Cette transmission est capitale dans la compréhension de l’art aborigène !
Les artistes aborigènes, vivent au coeur de l’Australie, dans des communautés millénaires. Peu voyagent et voient leurs oeuvres exposées dans le monde entier. Mais des galeristes comme Stéphane Jacob oeuvrent pour la protection de ce patrimoine contemporain, des artistes et de leur droit d’auteur.
Où voir de l’art aborigène contemporain en France ?
Au Musée du Quai Branly, au Musée des Confluences à Lyon, au Musée Océanographique de Monaco, au Musée de l’Homme à Paris, ou encore dans la galerie de Stéphane Jacob bien entendu à Paris !
L’artiste :
Abie Loy KEMARRE, est née en 1972 dans une communauté située au coeur de l’Australie, connue sous le nom d’Utopia, zone déserte de 3 000 km2…
Petite fille de l’artiste aborigène Kathleen Petyarre, Abie commence à peindre au milieu des années 1990. Fidèle aux liens traditionnels de sa communauté avec leur terre et leur culture, Abie peint selon le droit traditionnel reçu de sa grand mère, celui d’utiliser le Rêve de la Poule et du Bush, première histoire retransmise sur la toile par Abie. La poule est l’esprit ancêtre d’Abie !
L’art de cette communauté devient très célèbre (et donc commercial) dés lors que les artistes se mettent à peindre à la peinture acrylique sur des toiles. Abie est la célébrité de la troisième génération de cette lignée.
Comme pour beaucoup d’oeuvres contemporaines, il est bien difficile de retrouver les mythes, histoires et codes sur les oeuvres d’Abie Loy Kemarre. Mais des spécialistes comme Stéphane Jacob vous les présentent. L’oeuvre, au delà de son aspect esthétique aura alors une autre dimension dans votre coeur !
Abie Loy Kemarre est présente dans de nombreuses collections de musées en France et dans le monde. Retrouvez ici sa biographie complète.
Copie du jour :
Copieur du jour :
M. – 4 ans.
Matériel :
De la peinture – peu importe la couleur
Des feuilles de couleurs foncées
Une règle
Des pots de confitures ou autres ustensiles ronds
Une paire de ciseaux
Des bâtonnets de bois (type pique de brochette, ou comme ici des repousses cuticules :))
Un crayon à papier – ou de quoi écrire
Budget : ici ce ne sont que des fonds de tiroirs !
Déroulé :
Avant de commencer, comme toujours, observez bien l’oeuvre avec l’enfant !
- Que vois-tu ?
- Quelles couleurs ?
- Qu’est ce que cela représente pour toi ?
- Vois-tu une signature?
La photo de la main de l’artiste en train de peindre nous a bien aidé à appréhender l’oeuvre. Après ce petit cours, c’est parti !
Commencer par couper en deux une feuille de couleur. Plus elle est grande, plus il faudra la remplir… Puis, selon l’âge de l’enfant, l’aider à délimiter des formes rondes avec un capuchon de pot de confiture par exemple.
Se saisir de votre petit outil pointu, trempé dans de la peinture : c’est parti pour le pointillisme !
Pour M. cela a nécessité beaucoup de patience et de concentration. Le rendu ne se fait pas rapidement, c’est donc frustrant pour un enfant et donc un bon exercice pour travailler la patience.
Les doigts aussi sont de bons outils beaucoup plus efficaces selon M. On s’éloigne alors un peu de l’oeuvre mais le but n’est pas d’en faire une vraie copie… 🙂
Après les cercles, places aux lignes droites. Avec la règle, ou à la main, comme vous préférez et selon les capacités de l’enfant !
Nous nous sommes un peu éloignés de l’oeuvre, mais M. s’est vraiment laissée guider par ses envies et son interprétation du tableau.
Motricité fine, concentration, précision, géométrie et quand même beaucoup d’amusement pour cet atelier, qui laisse beaucoup de place à l’imagination de l’enfant !
Durée :
1h, préparation du matériel inclue !
Autonomie :
95%
Fierté :
100 %
Osez l’art ! Osez l’art pour les enfants ! :
Bisous;
Bibliographie :
Abie Loy Kemarre, abstraction lyrique, Editions Arts d’Australie – Stéphane Jacob, Paris
www.artsdaustralie.com
Wally CARUANA, Barbara GLOWCZEWSKI, Pierre GRUNDMANN, Stéphane JACOB, Jessica de LARGY HEALY, Arnaud MORVAN, Aborigenes. Collections australiennes contemporaines du Musée des Confluences (Lyon)
